« L’éclatement d’une bulle de l’intelligence artificielle générative n’est pas à l’ordre du jour »


L’intelligence artificielle générative (IAG) comme ChatGPT suscite un engouement sans précédent, amplifié par les bons résultats des Big Tech, surtout de Microsoft, Amazon, Google et Facebook. Au début de 2024, Nvidia, principal fabricant de puces d’IA, affiche des résultats spectaculaires, avec un chiffre d’affaires en hausse de 265 % par rapport à 2023, propulsant sa valorisation à plus de 2 000 milliards de dollars, dépassant ainsi la société pétrolière Aramco, et atteignant la troisième place mondiale en matière de capitalisation.

Certains voient dans l’IAG le nouveau pétrole. Des sceptiques comparent cette montée en flèche à la bulle des dot-com (services Internet) au début du millénaire et à celle des télécommunications des années 1990, qui ont, toutes deux, éclaté. Entre janvier 1996 et mars 2000, le cours des actions Internet avait crû de 1 000 % !

En 2024, les investissements massifs dans l’IAG et des prévisions démesurées pourraient indiquer une surchauffe, notamment du fait que les dix premières entreprises de l’indice S&P 500 sont plus surévaluées que celles de la bulle technologique des années 1990. La spéculation du début d’Internet avait conduit à la création, par de nouveaux acteurs, d’infrastructures de réseaux surdimensionnées très coûteuses.

Un important coût d’exploitation

Aujourd’hui, les infrastructures d’IAG sont déjà dans les mains des Big Tech bien établies. Et la pénurie actuelle de puces d’IAG réduit le risque d’inflation dans la construction par des aventuriers de nouvelles infrastructures démesurées. Quant aux financements actuels pour l’IAG, ils proviennent principalement des Big Tech et de quelques grosses sociétés de capital-risque.

Aux débuts d’Internet, pour lever des fonds, de nombreuses start-up sans intérêt, financées et gonflées par des myriades de sociétés de capital-risque, entraient en Bourse, et tout le monde spéculait. Après avoir empoché les plus-values, ces sociétés les laissaient tomber selon le cynique modèle du « pump and dump » [« pomper puis vidanger »], d’où la dégringolade et l’éclatement de la bulle.

En 2024, les introductions en Bourse sont peu nombreuses pour l’IA : huit, au lieu des vingt et une attendues au premier trimestre, selon PitchBook. Il y en avait eu en moyenne 300 par an entre 1980 et 2000. Cependant, la valorisation de la société Astera Labs à 11 milliards de dollars marque un signe de reprise. Il s’agit de la deuxième plus grosse valorisation en IA après OpenAI. Cette société fournit en effet l’infrastructure dont tout le monde a besoin dans l’IA.

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